En langage de pierres précieuses, on dit je crois de la transparence des émeraudes qu’elle est emplie de « jardins ». En langage de Nouvelles Orientales, je peux dire la même chose !
Car le miracle Yourcenar, c’est la magie qui opère immédiatement dans le cristal et les facettes des mots. Ou, mieux, qui ensorcelle vers ces mondes orientaux dont j’ai bien dans la tête déjà quelques images, mais c’est elle qui les transforme en univers entiers.
Avec sa cavalcade de métaphores qui sont autant d’allégories poétiques, ses contes et légendes remaniés, Marguerite hypnotise !
Malgré la brièveté de chacune de ces dix Nouvelles, identiques à ces minuscules joyaux sur lesquels il est si bon de se pencher, me voilà dans un monde où chaque texte me happe et me jette en spectateur au milieu de la scène.
Impossible de vous dire la Nouvelle que je préfère…
Impossible de vous décrire le plus beau des jardins…
Impossible de ne pas les relire…
Impossible de ne pas les tenir, là, juste à côté du lit, pour m’endormir souvent d’un sommeil parallèle à la réalité du monde, comme pour mieux le comprendre en trainant dans mes rêves. Un jour, je les connaîtrai par cœur ! Alors, je serai apaisé dans la beauté de leurs résonances, et peut-être me réveillerai-je en héros de l’une d’elles, debout dans la transparence au milieu du jardin.