Ces deux premiers romans sont jumeaux dizygotes !
Ils ne cessent de dialoguer aux extrémités de la société russe : du palais du Tsar à la chambre d’un père, deux lieux où s’exerce un pouvoir de despote.
Le contexte historique et géographique est commun : décrit par Giuliano avec la netteté de l’essayiste, et par Laura avec le regard d’une française fougueuse éprise d’un pays qui l’attire.
Face à face : le mage conseille le Tsar dans ses choix et Laura accompagne trois sœurs dans le meurtre de leur père puis révèle pourquoi cette histoire la touche.
Face à face : une fiction qui sonne comme la réalité et une réalité que l’on voudrait transformer en fiction.
Face à face : mode d’emploi du monarque et calvaire de rebelle.
L’effet papillon semble voler d’un texte à l’autre. Les secrets du Kremlin décrits par Giuliano n’ont pas que des répercussions planétaires au sommet des états : Laura nous révèle comment ces ondes de choc ruissellent jusqu’aux familles, jusqu’aux petites filles.
Et ils interrogent tous deux sur la fatalité : pour Giuliano, la marche du monde mène inexorablement au pouvoir par la terreur. Mais Laura nous sauve de cette perspective : en filigrane de son écriture, on voit briller la flamme d’un avenir meilleur affranchi de la peur et de l’absolutisme.
Oui, même au prix d’un chemin aux marches douloureuses, la liberté est toujours possible.