Bienvenue à Chicoutimi, au cœur du Canada de la neige et du froid !
Kev Lambert nous emmène à hauteur d’enfant avec une émotion déchirante : de l’école qui pétille de bonheurs minuscules autant que de malheurs coupants jusqu’aux réveillons en famille, tout est décortiqué par les huit ans de Zoey et de sa cousine Émie-Anne.
Ici, le sapin de Noël brille moins que la famille nombreuse, composée, décomposée, recomposée avec au beau milieu les marmots éparpillés façon puzzle. Kev est toujours aussi à l’aise dans la critique sociologique, comme écartelé entre attrait et répulsion, et c’est joyeusement caustique !
Puis il nous précipite dans un univers parallèle farci de forêts, de ténèbres et de puits. Nos héros s’offrent le royaume de leurs jeux vidéo où fantômes et bestioles ouvrent la voie à de nouveaux possibles : la Lune va-t-elle se fracasser sur la terre ? Les parents vont-ils enfin nous laisser vivre notre vie ? Moi, Zoey, ne suis-je qu’en transit vers une autre moi-même ? Et moi, Émie-Anne, suis-je déjà adulte parce que fille adoptée ? Et que deviendrons-nous l’an prochain à Noël… avec un an d’enfance en moins ?
Dans une pure langue canadienne qui carillonne de poésie et d’expressions enchantées, « Les sentiers de neige » est un roman magique sur l’enfance où se perdre parfois en révèle les troubles.