En refermant ce livre, je me suis rappelé qu’en italien, le mot « familia » s’écrit « famiglia », avec un G. Dans ce récit, un G comme « grande », mais aussi un G comme « glauque ».
Et puis je me suis rappelé ce qu’est le « protocole royal » dont parle si bien mon ami Raymond Maugey : un ensemble de règles inhérentes à une famille, qui se transmet de génération en génération par une série de rites inconscients et de réflexes éducatifs.
Pour s’en extraire et se mettre sur son propre chemin, il faut faire preuve d’un grand courage, accepter sacrifices et coupures des liens avec certains. Alors, quand s’insèrent dans le protocole comme ici l’emprise et la loi du silence… peut-être alors est-il impossible d’en sortir ? A moins que l’on trouve une force inouïe et une méthode pratique pour dégager une énergie aussi titanesque que celle du traumatisme initial, et ainsi espérer la compenser et s’apaiser un peu. Avec ce livre, j’espère que Camille Kouchner y parvient un peu, faisant ainsi son « Festen », si bien décrit par ce film de Thomas Vinterberg : une incroyable et puissante catharsis.
Camille, laissez-moi vous envoyer un peu de paix et espérer que vous trouviez la réconciliation avec votre mère, ce que je pressens être le but ultime de votre livre si bouleversant.