Le livre des sœurs ne serait-il pas un manuel à l’usage des parents ?
Les couples où arrivent des enfants, emportés par la vie, ne font en effet que ce qu’ils peuvent…
Puis ces enfants se dépatouillent dans leur histoire propre : aucune famille n’a le même vocabulaire que sa voisine de palier… et il faut faire avec.
Soupçonne-t-on les conséquences d’une petite phrase tombée un soir de fatigue sur sa progéniture ?
Parfois, il faut des années, voire une vie entière pour se libérer de ces sentences.
Alors, en refermant ce livre, je me suis souvenu qu’Amélie dit souvent que ses romans sont ses enfants… Alors, ses personnages, ces sœurs fusionnelles, seraient-elles des livres ?
Et ce trentième roman serait-il aussi un guide du bon usage de la littérature ?
Oui, entre les lectures de la sœur aînée et la musique de la cadette, n’y aurait-il pas là une métaphore du texte idéal, celui qui mêle mots et notes et s’affranchit du monde autour de lui, comme à l’âge tendre de l’enfance ?
Et la cousine déglinguée ne serait-elle pas l’imagination ? Elle vient de la misère, elle vient de la folie, elle vient d’on ne sait où, elle sidère, on l’aime ou on la tue mais on ne peut s’empêcher de dialoguer avec elle.
Et ces mots qui blessent ou guérissent, ne viennent-ils pas des lectures où parfois l’on se trouve ébranlé par une phrase trop vraie ?
Ou libéré par un passage qui nous emporte car il révèle notre intime secret ?
Alors, offrons cette histoire intense, tendre, surprenante et drôle !
Offrons-la en mairie avec le livret de famille aux parents néophytes… Offrons-là à tous les enfants, lecteurs en devenir !
Qu’ils sachent tous dès que possible l’immense pouvoir des mots : celui que chacun de nous, nous leur donnons… ou leur retirons.