Dans le film « Ludwig, le crépuscule des Dieux » de Luchino Visconti, le roi Louis II offre à sa fiancée les bijoux sept fois centenaires de la couronne de Bavière, puis ajoute :
« Et je t’offrirai mieux encore : je te ferai connaître Richard Wagner. »
Grâce à ce roman, voilà que Charlie est mon nouveau Louis, moins guindé, et tellement plus rebelle.
Son héros (rouquin pas Roquin) taquine son tonton, éminent critique musical, à propos des mises en scène et en musique du Ring de Wagner, tétralogie apogée du festival de Bayreuth.
Le tout bien déclamé autour de quelques chopines afin de libérer les esprits et les secrets de famille.
Le style sanguin de Charlie met en joie, et son texte délie une érudition facultative.
On peut s’y délecter, dévorer le lexique, les livrets d’opéra, s’abreuver des notes de bas de page.
Ou bien on peut la délaisser, rêver les personnages, les décors d’opéra, et se laisser ensorceler par les notes qui sortent de chaque page.
Là est le tour de force.
Celui qui me remmène directement au château de Neuschwanstein, en Bavière, construit par ledit Louis pour ledit Wagner, avec ses murs tartinés de fresques représentant chacun des opéras du maître. Un site exceptionnel, un bâtiment fantasque, extravagant ; pour l’époque furieusement moderne.
Tout comme ce livre de Charlie, qui laisse en prime son royal refrain au creux de l’oreille :
« Souviens-toi, je t’ai fait connaître Richard Wagner. »
Merci le roi !