Raconter son histoire à son lecteur, puis, par de simples phrases, lui ouvrir l’infini plaisir de sous-entendre la sienne.
Retrouver ses morceaux d’enfance.
Décrire ses pointillés de parents sans jamais les juger.
Se souvenir d’une multitude de détails et ne décrire pourtant rien de vraiment complet.
Manier la précision comme le flou total.
Regarder sa mère, actrice, jouer des rôles comme des épisodes, la rencontrer par intermittence.
Imaginer les activités de son père sans jamais les comprendre vraiment.
Apprendre la mort d’un frère en un seul coup de fouet : rapide, brutal, inexpliqué.
Séjourner à Londres seul à l’âge de 15 ans. S’inquiéter de l’argent, survivre.
Lire des livres comme seuls cailloux de Poucet pour tenir sa route ; en voler, les revendre parfois contre un lit pour dormir.
Échanger de terribles lettres avec son père, commencer par « Cher Monsieur », recevoir en réponse une promesse de rupture.
Pardonner à sa généalogie par le seul choix d’un titre : « Un pedigree ». Grâce à lui, donner à ses parents, malgré tout, un titre de noblesse. Par le roman, se construire déjà un peu plus libre.