Ce court texte est une déferlante froide : son style ample et précis s’y déploie, avec ces mot qui tombent en fin de paragraphe pour électriser la lecture en changeant le registre : un peu de vulgarité dans un texte érudit ne nuit pas !
Dans le silence qu’il fait autour de moi, Mohamed maîtrise la formule pour descendre au plus profond des émotions : l’amour, le sexe, la mort, la religion, la condition des homosexuels au Sénégal, son pays natal.
L’histoire est déchirante, et son point de bascule n’a rien d’inattendu ou de soudain.
Il est au contraire le fruit d’un processus à maturation lente, une désagrégation.
Les doutes intimes et le parcours de l’existence percutent la société, ses coutumes, ses rites dans tout ce qu’elle a d’ambiguë ou même d’hypocrite.
Qui, alors, pour remettre en question cette inertie glaçante ?
Qui pour ouvrir des portes, pour briser le carcan ?
Qui pour expier la violence de l’intolérance ?
Qui pour la liberté ?