Ce n’est pas parce que vous êtes garde-barrière que les trains vont rouler sur l’optimisme profond que vous transmet Violette Toussaint, héroïne de ce roman !
Et ce n’est pas non plus parce que vous êtes garde-cimetière que les morts vont se réveiller pour vous le voler !
Chapitres courts mais amitiés longues et fidèles, style fluide mais plaies saignantes toujours béantes, vocabulaire précis mais mari flou et incompris… Valérie Perrin nous emmène dans une histoire à la fois simple et pleine de rebondissements inattendus, d’amours et de contrariétés familiales.
Elle nous ouvre le monde méconnu des cimetières en nous déshabillant de tous les clichés que nous lui attribuons de génération en génération. Et il y en a tant : toutes les images d’Epinal qu’elle distille comme un élixir… et tous les souvenirs intimes de nos deuils et de nos enterrements, marqués au fer rouge en chacun de nous.
Mais Valérie Perrin nous console ensuite de nos douleurs, comme le fait Violette Toussaint dans sa maison en recevant les familles meurtries autour d’un thé au miel et d’une grande oreille. Puis, elle nous attache à l’histoire de chacun des personnages qui vivent autour de ces morts ; on rit comme on pleure avec eux, en toute amitié, et, finalement, nous arrivons à n’être jamais tristes.
Enfin, elle nous pousse à nous pencher sur nos propres réactions à un deuil. En quoi la mort d’un proche fait écho à notre propre histoire ? Comment pouvons-nous apprivoiser nos souvenirs, mieux les accueillir pour grandir un peu, et surtout pour reprendre à pleine main celle qui est là : la vie, notre vie devant nous.