Pour les enfants dont les corps ont été éveillés trop tôt par de sales pattes, l’amour n’est pas une sinécure : il faut partir à sa conquête.
Pour d’autres, c’est en conserver la beauté passée qui devient un combat.
Et pour que l’une de ceux-ci sauve l’un de ceux-là, il suffit que Gilles déploie ses talents de conteurs pour nous entraîner dans cette enquête et ne plus nous lâcher.
La cavalcade de ses héros est une fantastique toile à deux araignées : à gauche l’ancêtre crasse qui tisse le bon argent et le non-dit comme autant de poisons ; à droite l’ordre ecclésiastique dont les fils se tendent jusqu’au plus petit prêtre.
Mais rien n’arrêtera nos héros : ils iront avec nous jusqu’au bout.
Et s’il faut faire une pause pour reprendre son souffle, nous nous arrêterons dans une boulangerie ou un club de jazz, ces lieux de bon accueil où l’arrière-boutique tient un four toujours chaud comme un brillant polar.
Et, c’est certain, Gilles y sera déjà.