L’attrape-cœurs – J.D. Salinger – Pavillons Poche

Une histoire de trois jours. Un ado : Holden Caulfield.

Grandir, je me souviens : c’est comme un puzzle !

Ces pièces à assembler soi-même sans avoir de modèle…

Ou bien en refusant ceux que l’on nous présente.

A nos pieds, toutes sont mélangées.

On a jeté les bords. Et les angles.

Alors on projette une image. On se l’invente. Mais elle est floue…

Sur ton puzzle à toi mon Holden : New York, sa lumière et ses blocs.

Et ses nuits, aussi.

Parfois, un pianiste y joue comme un vrai dieu.

Moi aussi, je l’entends, sa musique imprégnée de ton style !

Car Holden, comme tu l’exprimes bien, ce voyage hors de l’enfance !

C’est vrai, tu es un as de la rédaction pour nous le faire vivre !

Tes renvois des collèges et tes vies de chambrée…

Tes errances…

Ton cœur qui déborde et qui ne sait pas dire.

(Le mien aussi, je me souviens).

Tes professeurs bienveillants, tuteurs de passage.

(Les miens aussi, je me souviens).

Tes amis que tu insultes autant que tu les aimes.

Quand la mort te frappe trop tôt, elle te colle à la peau,

Te contrarie, surtout : sur le puzzle, c’est la pièce inconnue.

Celle qui laisse un trou.

(J’ai le même, je me souviens).

Les adultes que tu croises, leurs conseils avisés…

Et ton regard acide sur leurs perversions.

Tes parents si lointains… et ta sœur si proche.

Ta famille tempête, ta famille bouée !

Mais les pièces introuvables, mais les pièces égarées…

On patine, on ne sait pas quoi faire…

Et puis un jour, on ne sait pas pourquoi, on avance à grands pas !

Oui, l’instant qui te déprime puis l’instant qui te sauve.

Je me souviens : vivre dans la durée semble hors de portée.

On part vers l’inconnu. Enfin, on voudrait.

Mon Holden, en te lisant, je me sens comme ton compagnon.

Ton récit me permet de mieux voir mon passé…

Les pièces que toi et moi avons bien assemblées.

On dirait que le puzzle est fini, même s’il est incomplet.

Il faut le regarder.

Parfois j’en pleure : Holden, pince-cœur, crève-cœur !

C’est sûr, tu touches et tu fais mouche !

Merci mon Holden !

A présent, comme elle est belle, l’amitié qui nous lie !

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