La nuit de Lola Lafon dans la Maison Anne Frank à Amsterdam, ces 45 m2 de combles dans lesquels Anne Frank se cacha avec sa sœur Margot, ses parents et d’autres durant deux ans pour échapper aux nazis.
Un texte si beau et si sensible, où chaque chapitre semble se prolonger par une pause, un temps d’arrêt qui apporte un peu du silence de cette « Annexe, » un silence inouï.
La phrase subjugue par sa justesse et sa simplicité, les métaphores y sont précises, dans leurs sens comme dans leurs apparitions.
Lola Lafon erre dans l’histoire d’Anne Frank chargée de ses lectures et de sa grande préparation.
C’est une destination évidente surgie du fond d’elle-même, et les parallèles avec sa propre vie sont subtiles et bouleversants.
C’est aussi un parcours perturbé qui ouvre pour le lecteur l’espace de la pensée autour de tant de thèmes : comment l’Histoire déplace la mémoire, comment on la corrige, comment on la maltraite, comment on aime ou hait ce journal d’une adolescence que l’on croyait sans voix.
Lola Lafon nous rappelle qu’il n’y a rien à voir dans cette Annexe, mais que, ce rien, elle l’a vu. Grâce à elle, je l’ai lu.