Voilà bien un livre dont je suis le pantin. Et Lemaitre a plus d’un fil à sa poupée : un nombre de nœuds et d’engrenages incalculables qu’il actionne pour bien me faire danser.
Avec son style dynamique, ses fins d’étapes qui claquent comme des évidences que je n’ai pas vues venir, je retrouve le phrasé tonique de ses interviews : il va vite, le bonhomme.
Et il sait faire le job, diable !
Alors je me laisse faire, j’entre dans la folie manipulatrice et perverse des personnages, je ne lui en veux même pas lorsqu’une part de moi me dit qu’il exagère, je suis manipulé, je le sais, je le sens, je tombe dans chaque fausse route, je mord à chaque piège.
J’ai la lecture haletante, je m’étonne d’une telle ingénierie, j’admire la mécanique et je reste ce lecteur qui ne maîtrise plus rien et qui ne peut, obéissant, que tourner les pages.
À la dernière, j’ai tous mes petits membres fracassés sous ses fils, mais je trouve la force pour relever la tête et l’applaudir : bravo Pierre !